Musées - Expositions | DemysTEAfication
Affichage des articles dont le libellé est Musées - Expositions. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Musées - Expositions. Afficher tous les articles

28 novembre 2016

Jade, des empereurs à l'Art Déco

exposition musée guimet mnaag

Jusqu'au 26 janvier 2017, se tient au Musée Guimet une exposition intitulée " Jade, des empereurs à l'Art Déco " qui présente plus de 300 pièces venant de diverses collection, dont celle du Musée National du Palais à Taipei. C'est aussi l'occasion de pouvoir admirer certaines pièces issues du Musée Chinois aménagé sur ordre de l'impératrice Eugénie en 1863 au Château de Fontainebleau.

vase cong exposition jade musée guimet
art chinois

Présentant des pièces allant de la Préhistoire aux années 1920, cette exposition s'inscrit également dans la nouvelle muséographie du Musée National des Arts Asiatiques Guimet qui présente les différents domaines des arts et leur façon de s'influencer mutuellement, techniques et motifs étant étonnamment proches.

art du tao montagne de jade Trésor du Lettré
brodeire bouddhique

L'exposition présente donc le jade depuis ses origines néolithiques mais s'attarde surtout sur sa période de gloire, celle des Ming puis des Qing, et sur l'influence exercée par les Lettrés et la culture de la lecture et de l'écriture sans laquelle il est impossible de comprendre la culture chinoise.

bol couvert en jade
trésor du Lettré exposition musée guimet
sceau impérial de chine sceaux chinois
Trésor du Lettré

Pierre d'immortalité, le jade est aussi un support pour le rêve et un médium parfait pour la création des fameux trésors du Lettré que sont godets à eau, pots à pinceaux, pierres à encre, rince-pinceaux. Les coupes et autres récipients pour l'alcool ou le thé ne sont pas non plus oubliés. Le jade est ainsi le support des créations les plus raffinées, accueillant des décors très fins bien que son travail soit difficile. Il devient ainsi objet de collection et d'ostentation, mais aussi symbole de puissance, et les lois somptuaires ne pourront pas empêcher son usage hors du cercle de la famille impériale.

exposition Jade, des empereurs à l'Art Déco Jade, des empereurs à l'Art Déco
blog de thé coupe à thé en jade
Blog sur le thé

Les ustensiles pour le thé figurent tout naturellement parmi cette somme fabuleuse d'objets de prestige qui étalent une palette ne se limitant pas au vert et à ses déclinaisons bien que cette couleur ait engendré une attraction qui a marqué l'histoire de la céramique, les céladons - et particulièrement les céladons coréens - ayant été très populaires car ils rappellent le jade.

Exposition Jade, des empereurs à l'Art Déco céladon couleur jade

Cette exposition est enfin l’opportunité de pouvoir admirer des œuvres habituellement conservées dans les réserves car fragiles, comme le rouleau exécuté par Giuseppe Castiglione et représentant les Quazaq présentant leurs chevaux en tribu à l'empereur Qianlong ou un paravent en laque de Coromandel, exécuté sous le règne de l’empereur Kangxi, et ses effets de relief.

Exposition au musée national des arts asiatiques guimet

27 mai 2016

ArtCeram 2016. Trésors de la céramique à Sèvres

exposition art ceram sel sèvres

Jusqu'au 29 mai, se tient au Sel, 47 Grande Rue à Sèvres, la biennale de céramique internationale contemporaine, avec la participation de Elsa Alayse, Karine Benvenuti, Christian Boaretto, Philippe Buraud, Patrick Buté, Manuel Cordel, Delphine Dardare, Anne Deberly, Marie Duchesne, Annie Fourmanoir, Pauline Georgeault, Marie Gezler-Garzuly, Vladimir Groh, Yasuyo Nishida, Didier Hoft, Gaëlle Jamet, Corinne Joachim, Jean-Luc Jourdain, Jean François Juilliard, Maria Ten Kortenaar, Christine Ladeveze, Vincent Lallier, Monique Le Goff, Arlette Legros, Michèle Levy-Letessier, Rebecca Maeder, Mireille Mallet, Jean Marie Marcaggi, José-Maria Mariscal, Francine Michel, Marie Mora, Serge Nicole, Rafa Perez, Thierry Perraud, Alexandrine Poinsard, Andoche Praudel, Cécile Proslier, Tatiana Punans, Elke Sada, Laure Sulger, Michek Téqui, Shibuta Toshiaki, Turzo et Lise Zambelli.

Innovation notable pour la cinquième édition de cette manifestation, deux expositions se tiennent en supplément, parcours extérieur à l'exposition principale, déjà fort imposante. La première avec l'exposition "Collection nuageuse" de Marie-laure Griffe, dans l'Espace Galerie du Sel et jusqu'au 15 juin, la deuxième avec l'exposition "Mouvements céramiques" de Dorothée Loriquet, à la Mezzanine de l'Hôtel de Ville de Sèvres jusqu'au 28 mai.

Enfin, Valérie Hermans et Jean-Paul Azaïs sont les deux invités d'honneur de cette édition, comme toujours consacrée à la céramique d'art contemporaine et à la création céramique. Manifestation d'ampleur et tremplin non négligeable, cette biennale explore de multiples aspects, des formes les plus simples aux plus complexes et des émaux les plus simples aux émaux les plus aboutis, chaque artiste présent étant libre de présenter une vision qui lui est propre et qui est ainsi à même d'interpeller tout visiteur, même ceux peu à même de saisir toutes les spécificités techniques de la céramique, car c'est la sensation produite qui domine ici. On ne pourra donc que se féliciter de voir cette manifestation se maintenir au fil des ans, d'autant plus méritoire qu'à l'heure des coupes budgétaires elle continue à maintenir son "modèle économique" basé sur la gratuité de son accès, et je lui souhaite encore de nombreuses années d'émerveillement à venir.

22 mai 2016

La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne

affiche exposition corée grand palais

Jusqu'au 20 juin se tient au Grand Palais une exposition intitulée " La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne ". Celle-ci présente essentiellement des œuvres prêtées par le Musée National de Corée.

La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne

Le cheminement à travers l'exposition se fait de manière chronologique, commençant avec la poterie néolithique et avec celle de l'ère des Trois Royaumes pour se terminer sur des créations contemporaines.

La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne exposition céramique de corée grand palais

On passe ensuite par les nombreux céladon de l'ère Goryeo dont la production débute donc au Xème siècle grâce à un apport technique venu de Chine qui sera adapté pour produire une glaçure plus proche de la couleur du jade. Une innovation supplémentaire se fera également jour à cette période, avec l'incrustation d'un décor, un dessin étant gravé dans le corps de l'objet par évidement, cet évidement étant ensuite comblé par une argile de couleur différente de celle du corps, ce qui va créer un contraste sous la couverte mais qui va également fragiliser l'ensemble et qui requiert donc une habileté technique supplémentaire à la cuisson. A cela viennent encore se rajouter les techniques traditionnelles de sculpture et de moulage. Les formes sont enfin très complexes et travaillées et d'une extrême finesse.

exposition céramique de corée grand palais

Les objets ainsi produits seront très prisés en Chine et ailleurs en Asie, du fait de leur couleur et du fait de leur décoration particulière.

exposition céramique de corée grand palais La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne
La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne exposition céramique de corée grand palais

Viennent ensuite les céramiques Buncheong, c'est-à-dire "céladon poudré", style de céramique au corps gris avec des incrustations blanches aux motifs simples et répétitifs. Un engobe vient remplir un décor exécuté en sgraffito puis recouvert d'engobe. Une fois sec, celui-ci est généralement gratté pour enlever le surplus, produisant un effet de légèreté du décor.

mobilier funéraire porcelaine coréenne blanche

exposition céramique de corée grand palais

Viennent enfin les différentes productions de la dynastie Joseon, où domine la porcelaine blanche, décorée ou non au cobalt (porcelaine bleue et blanche), au rouge de cuivre ou au brun de fer.

exposition céramique de corée grand palais exposition céramique de corée grand palais
La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne La terre, le feu, l'esprit. Chefs-d’œuvre de la céramique coréenne

porcelaine blanc bleu

L'exposition se termine avec diverses présentations de travaux contemporains de Park Youngsook, Lee Ufan, Shin Sangho, Hwang Kapsun, Yeesookkyung, Cheong Kwangho, Koo Bohnchang, Kimsooja, Moon Kyungwon et Jeon Joonho qui, même si on à là des œuvres qui vont au-delà de la tradition en la réinterprétant, sont parfois bien éloignées de la céramique et tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.

ghost series

20 janvier 2016

Tigres de papier

affiche exposition musée guimet tigres de papier

Jusqu'au 22 février se tient, au Musée National des Arts Asiatiques Guimet, une exposition intitulée Tigres de papier, consacrée à la peinture coréenne. Celle-ci présente la collection de peintures coréennes du Musée Guimet, qui comprend des œuvres allant du XIVème siècle au XXème siècle.

Présentant quelques 130 pièces qu'il serait bien impossible de présenter en même temps dans la section coréenne du Musée, cette exposition présente donc l'opportunité de mettre côte à côte des œuvres variées qui étonnent même par leur diversité.

exposition tigres de papier musée guimet
Sansin, le dieu de la montagne, Corée, fin XVIIIème - début XIXème siècle, peinture sur soie, mission Varat, 1888, MG 15615. Photographie © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais

Reprenant en partie les thèmes classiques que l'on retrouve dans la peinture chinoise et dans la peinture japonaise, les peintures coréennes de ces registres n'en montrent pas moins une touche particulière, globalement plus colorée que la peinture japonaise mais aussi globalement plus sobre que la peinture chinoise, presque à mis chemin entre le monde japonais et le monde chinois en quelque sorte, pour ces thèmes.

peinture dragon bondissant corée musée guimet
Dragon bondissant, Corée, XVIIIème - XIXème siècle, couleurs sur papier, collection Lee Ufan, LUF 098. Photographie © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Olivier

L'exposition présente également des œuvres aux thèmes typiquement coréens, qui marquent plus ou moins la durée de l'époque Choson, qui s'étend de 1392 à 1910. Ainsi, même si l'influence chinoise et japonaise se fait plus ou moins forte, la peinture coréenne est aussi empreinte de dynamiques qui lui sont propres.

tigre et moineau musée national des arts asiatiques guimet
Le Tigre et le Moineau, Dynastie Choson, XVIIIème siècle, couleurs sur papier, collection Lee Ufan, LUF 093. Photographie © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Olivier
peinture coréenne tigre et pie musée national des arts asiatiques guimet
Tigre avec ses trois petits, Dynastie Choson, XVIIIème - XIXème siècle, couleurs sur papier, MNAAG, 1999, MA 6371. Photographie © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Olivier

Le tigre est ainsi très présent dans la peinture coréenne, en partie parce que lié aux mythes fondateurs du peuple coréen, mais aussi parce que c'est un animal que l'on rencontre alors relativement fréquemment en Corée, à tel point que cet animal posera des problèmes aux troupes de Toyotomi Hideyoshi en 1592 et en 1598.

Mais l'animal fort puissant est très souvent représenté accompagné d'un oiseau hors d'atteinte. Peut être pour rappeler que le pouvoir royal, malgré sa toute puissance, peut rarement faire taire la rumeur publique, les libelles et les quolibets. Ainsi, aussi puissant soit-on, on n'est jamais tout-puissant.

paravent section coréenne du musée Guimet collection Lee Ufan
Paravent Chaek'kori (détail), Corée, XVIIIème - XIXème siècle, paravent à six panneaux, couleurs sur papier, collection Lee Ufan, LUF015. Photographie © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Olivier

Dans un autre registre, la peinture coréenne a aussi eut comme thème de prédilection les peintures de paravents aux livres et autres objets de Lettrés que sont pots à pinceaux, pierres à encre et collections d'antiquités. J'oubliais encore les phénix et autres peintures de paysages, mais, pour faire bref, rien ne saurait remplacer une visite.

29 novembre 2015

Exposition au Petit Palais : Fantastique ! Kuniyoshi. Le démon de l'estampe - L'estampe visionnaire. De Goya à Redon

Fantastique ! Kuniyoshi. Le démon de l'estampe

Depuis le 1er octobre et jusqu'au 17 janvier 2016, se tient au Petit Palais - Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris une double exposition consacrée à l'art de l'estampe. Celle japonaise, à travers un accrochage monographique centré sur Kuniyoshi mais aussi les estampes européennes, avec essentiellement un panel d'artistes du XIXème siècle comme Gustave Doré, Eugène Delacroix, Francisco de Goya, ... Les deux expositions se succèdent, l'entrée se faisant par celle consacrée à Kuniyoshi pour ensuite passer dans le domaine de l'estampe fantastique européenne dont on pourra regretter que, bien que centrée sur ce que l'on peut appeler le "romantisme noir", celle-ci ne s'attarde pas un peu plus sur le renouveau, à cette époque, du thème de la Danse Macabre, par l'accrochage d’œuvres d'Alfred Rethel, par exemple.

démon squelette géant
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), La Princesse Takiyasha appelant un monstrueux fantôme squelettique à l’ancien palais, à Soma, 1845-1846. Partie centrale du triptyque, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

Mais passons, puisque ce qui nous intéresse ici en premier chef, c'est de pouvoir admirer, réunies dans le même lieu, un grand nombre d’œuvres de Kuniyoshi, artiste relativement méconnu en France, où les grands maîtres de l'estampe sont injustement éclipsés par Katsushika Hokusai ainsi que, dans une moindre mesure, par Utagawa Hiroshige.

le moine mongaku à la cascade de nashi
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), Le moine Mongaku, de la série Les six figures favorites de Kuniyoshi mises en correspondance avec le cycle des six jours,1860. Estampe, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

L’œuvre de Kuniyoshi n'est pourtant pas  négligeable et par bien de aspects plus dynamique sur le plan graphique que celle des auteurs cités un peu plus haut comme on peut le voir, par exemple, avec l'estampe ci-dessus, représentant le samouraï Endo Morito, devenu moine sous le nom de Mongaku Shonin, faisant pénitence à la cascade de Nashi pour expier le meurtre de sa maîtresse Kesa et recevant la visite de Saitaka, acolyte de Fudo Myoo, vingt et un jours après le début de la-dite pénitence.

estampe japonaise tryptique
minamoto no tametomo sauvé par des tengu
Minamoto no Tametomo sauvé par l'empereur Sutoku
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), L'Empereur retiré Sutoku envoie ses vassaux au secours de Minamoto no Tametomo pendant qu'un vassal de Tametomo et un requin sauvent son fils et que sa femme se jette à l'eau pour calmer les flots, 1851. Triptyque, 3 estampes de 24,1 x 36,8. Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.


Par son ampleur et sa qualité cette exposition se hisse au niveau des premier et second volets de l'exposition Hokusai qui s'était tenue un peu plus tôt dans l'année et qui avait connu un large succès. Malgré une publicité nettement moindre, le bouche-à-oreille ayant fait son travail, cette exposition semble également connaitre un certain succès et mieux vaut prévoir une certaine attente et ne pas non plus sous-estimer le temps nécessaire à la visite de cette double exposition. Mieux vaut enfin ne pas attendre trop longtemps avant de se rendre à cette exposition tant l'occasion est rare.

la sorcière chat d'okabe
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), La sorcière-chat d'Okabe, de la série Histoires d'autrefois des démons japonais, 1860. Partie centrale du triptyque. Estampe, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

Enfin, une des caractéristiques de l’œuvre d'Utagawa Kuniyoshi est la satyre de la société qui l'entoure alors, et qu'il met souvent en scène à travers les animaux imitant les attitudes et les mimiques humaines. Kuniyoshi, en amoureux des chats les représentera d'ailleurs à de multiples reprises même si ceux-ci ont souvent le mauvais rôle dans les anciennes légendes japonaises.

dragons
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), Deux dragons autour d'une chute d'eau, 1831. Estampe, 24,4 x 36,8 cm. Photographie © Victoria & Albert Museum.